Santé
Des médecins cubains à Guingamp pour sauver l’hôpital public ? L’ARS donne son feu vert
L’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne n’est pas opposée à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor, selon le président de l’agglomération Guingamp-Paimpol, Vincent Le Meaux. Ce dernier aura également rendez-vous au ministère de la Santé le 28 mars.
Ce projet serait une première en France. Ce lundi 18 mars, Vincent Le Meaux, président de l’agglomération Guingamp-Paimpol, a déclaré sur RMC que rien ne s’opposait à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor.
« Ils sont prêts sous le régime Padhue (praticiens qualifiés hors UE, ndlr), ce qui fait que ces médecins relèveraient du statut français d’interne en médecine. Vient ensuite une certification de deux ans », explique-t-il à RMC.
« Cela a été confirmé par l’ARS. Maintenant, le ministère doit nous confirmer la procédure. Interrogée, l’Agence régionale de santé de Bretagne n’a pas encore répondu.
« Les praticiens cubains, comme tous les praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), sont bien sûr les bienvenus à condition qu’ils s’engagent dans une procédure d’autorisation d’exercice », précise toutefois l’ARS Bretagne à Ouest de la France le 11 mars.
Par ailleurs, le président de l’ordre des médecins des Côtes-d’Armor s’oppose farouchement au projet, défendant sa profession.
Rendez-vous le 28 mars au Ministère de la Santé
Pour rappel, des élus locaux, des syndicats, des représentants des médecins ainsi que le comité de défense de l’hôpital et le directeur de l’hôpital ont discuté de cette collaboration avec l’ambassadeur cubain en France, Otto Vaillant, il y a un mois.
L’agglomération de Guingamp-Paimpol avait invité le diplomate, car elle était consciente de « la possibilité d’envoyer des médecins cubains à travers le monde pour aider aussi bien dans l’urgence que dans la durée », a expliqué son président Vincent Le Meaux lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre. , évoquant « un besoin de santé sur nos territoires ».
« Si Cuba peut nous aider, ce sera très bien », a-t-il poursuivi.
« Nous aimerions tout d’abord faire venir des obstétriciens et des sages-femmes, car notre maternité est suspendue depuis plusieurs mois et c’est vraiment indiciblement triste », a ajouté Virginie Le Thuaut, co-secrétaire de la CGT à l’hôpital de Guingamp.
« Il y a encore des accouchements au bord des routes depuis la suspension de la maternité… », déplore-t-elle.
Et pour cause, la maternité de Guingamp, menacée de fermeture depuis des années, a obtenu un sursis en 2018 à la demande d’Emmanuel Macron, après une forte mobilisation de la population. Mais depuis avril 2023, les livraisons y sont suspendues, faute de personnel soignant en nombre suffisant.
Pour concrétiser ce projet, le président de la communauté se réunit le 28 mars au ministère de la Santé. À suivre.
Santé
Sida : malgré sa gratuité en pharmacie, les jeunes abandonnent le préservatif pour des raisons financières
De plus en plus de jeunes n’utilisent pas de préservatifs lors des relations sexuelles en raison de contraintes financières. Toutefois, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans en pharmacie. Un dispositif qui existe depuis janvier 2023 mais qui reste encore mal connu.
Ce sont des chiffres « inquiétants » pour le Sidaction : 64% des jeunes déclarant au moins un rapport sexuel dans l’année n’ont pas utilisé de préservatif selon une étude de l’association de lutte contre le sida publiée ce lundi, à quelques jours du Week-end Sidaction. (22, 23 et 24 mars) qui marquera les 30 ans de la création de l’association. Et parmi ceux qui n’utilisaient pas de préservatif, seuls 36 % faisaient un test de dépistage du VIH avant d’avoir des relations sexuelles.
Pour expliquer l’absence de préservatifs, de plus en plus de jeunes invoquent des raisons financières : 13% expliquent le non-utilisation de la protection par le prix, contre 5% en 2018 alors même que la gratuité est garantie pour les préservatifs. moins de 26 ans en pharmacie.
Mais pour certains, présenter sa carte Vitale au pharmacien est un acte trop formel même si cela évite de payer une dizaine d’euros la boîte : « On a un peu honte de demander, on préfère les caisses automatiques », avoue au micro de RMC un étudiant.
« Nous sommes tenus au secret médical » rappelle Eric Myon, secrétaire général du Syndicat national des pharmacies de France. « Quand je regarde les sorties de préservatifs soutenues, nous sommes à moins d’une boîte par jour. C’est trop peu quand on a plusieurs jeunes qui passent chaque jour et qui pourraient être sensibilisés. Il serait logique qu’«on puisse en distribuer un peu plus pour assurer une bonne prévention», estime-t-il.
« Nous manquons d’informations »
Il faut communiquer davantage, estime Florence Thune, directrice générale du Sidaction : « Il faut vraiment compléter cette évolution de la gratuité par un arsenal d’autres mesures, qui c’est rappeler que cette épidémie est toujours là. Les jeunes nous disent que ils ne s’inquiètent pas de la fin du VIH, c’est pourquoi ils n’utilisent évidemment pas de préservatifs », déplore-t-elle.
« Nous manquons d’informations, il n’est plus possible que les jeunes d’aujourd’hui ne sachent pas où aller pour se faire tester », prévient Florence Thune.
5 000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année en France. «C’est toujours trop», dit-elle.
Depuis janvier 2023, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans, sur simple présentation d’une carte Vitale voire d’une carte d’identité.
Pour faire un don à Sidaction : appelez le 110 ou rendez-vous sur le site Internet sidaction.org
Santé
Les secrets diététiques des meilleurs sportifs français
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ENQUÊTE – Au centre de formation très performant de l’Insep, la nutrition est une affaire très sérieuse. Le Figaro regardé ce qui se passait dans les assiettes des champions.
«Comment manger équilibré lorsque vous êtes en déplacement ? Comment éviter les collations déséquilibrées en salle de sport pendant les compétitions ? » Charline Courtois, diététicienne, interpelle la dizaine de personnes très attentives qui se trouvent devant elle. Ce soir, un entraînement collectif s’adresse aux tireurs de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep). Il faut trouver des solutions adaptées à ces sportifs, qui voyagent souvent à l’étranger et qui, du fait des compétitions qui durent toute la journée, se nourrissent avec ce qu’ils trouvent sur place. « On ne peut pas dire que le sandwich jambon-beurre soit très adapté. Nous leur suggérons donc de faire appel aux plats lyophilisés. Ils sont faciles à transporter et permettent d’avoir une alimentation équilibrée. Il suffit d’une bouilloire et d’eau pour les reconstituer sur place. » explique Charline Courtois.
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Santé
« Son état de santé se détériore » : faute de matériel médical à l’hôpital, une opération vitale reportée
Enquête RMC – Pénuries et tensions dans les stocks de matériel médical à l’hôpital ont reporté l’opération de Jacques, 91 ans, qui vit avec une sonde urinaire qui doit être changée régulièrement. Son fils tire la sonnette d’alarme.
Eric a alerté « RMC s’engage à vos côtés ». Il s’occupe de son père âgé, Jacques, 91 ans, qui, depuis atteint d’un cancer de la vessie, vit avec une sonde urinaire qu’il faut changer tous les trois mois. Il avait rendez-vous début mars à l’hôpital Foch, près de Paris. Mais 48 heures avant l’opération, il a reçu un appel téléphonique.
« On lui dit que l’opération ne peut pas avoir lieu. Le changement de sonde ne peut avoir lieu faute de matériel. C’est vital pour lui puisque les infections sont récurrentes dans ce type de pathologie et si on ne les change pas, en effet, son état de santé se détériore », explique Eric.
Au moment de l’appel, il souffrait déjà d’une surinfection depuis trois semaines à cause de son sonde, il a dû être hospitalisé pour sepsis. Il est donc urgent d’opérer.
De plus en plus de rapports
Jacques est prioritaire. L’hôpital se démène pour lui trouver un nouveau cathéter. Et l’opération a finalement eu lieu lundi dernier, soit une semaine plus tard donc. Et ce qui inquiète son fils Eric, c’est que la même chose pourrait se produire dans trois mois.
« Au temps du covid, on manquait de tout. Il a fallu réagir, il a fallu réarmer notre industrie et en effet, on constate aujourd’hui que nous manquons de médicaments et de matériel. Combien de temps cela va-t-il durer? »
RMC a enquêté et découvert que ces ruptures de stocks ou tensions concernent d’autres produits de santé essentiels. Cathéters, pompes à perfusion, sets de pansements, seringues. La rédaction a contacté France Assos Santé, qui défend les usagers et qui reçoit de plus en plus de signalements.
Une inquiétude palpable
Ces pénuries sont principalement le résultat de choix industriels, les industriels qui arrêtent la production par stratégie commerciale notamment. Le Covid-19, puis la guerre en Ukraine, ont amplifié le phénomène. De nombreuses matières premières sont devenues indisponibles.
Les fabricants n’ont donc aucune obligation d’approvisionnement. Pas d’obligation non plus de communiquer leurs chiffres. Il est impossible de savoir combien de dispositifs médicaux sont en rupture de stock ou en tension. Mais cela devrait changer. Une loi a été votée l’année dernière en ce sens, les décrets d’application sont en cours de relecture, nous dit-on.
L’inquiétude est également palpable au niveau européen. Le 7 mars, le Conseil de l’UE a pris des mesures pour limiter les pénuries. Les fabricants ont dû se conformer à la certification de leurs produits avant la fin de l’année. L’Europe leur donne trois ans supplémentaires, sous conditions, pour éviter qu’ils ne retirent des appareils du marché, faute de temps.
Quant à « RMC s’engage à vos côtés », nous continuons de suivre de près la situation de Jacques, pour garantir qu’une enquête soit disponible à son encontre dans trois mois.