Santé
Fin de vie : Emmanuel Macron annonce un projet de loi pour « l’aide à mourir » sous « conditions strictes »
Emmanuel Macron a annoncé dimanche qu’un projet de loi ouvrant « l’aide à mourir » dans des « conditions strictes » serait présenté en avril en Conseil des ministres, en vue d’une première lecture en mai à l’Assemblée nationale, dans un entretien accordé à La Croix. et Libération.
Après de longs mois de réflexion et plusieurs reports, Emmanuel Macron a dévoilé dimanche son « modèle français de fin de vie » : une « aide à mourir » qui doit permettre à certains patients, dans des « conditions strictes », de recevoir « une substance mortelle ».
Dans une interview publiée par La croix et la libérationle Chef de l’Etat affirme que le projet de loi du gouvernement, qui comportera également un volet visant à renforcer les soins palliatifs, sera présenté en avril au Conseil des ministres pour un examen en première lecture à l’Assemblée nationale en mai, avant les élections européennes de juin.
C’est, soutient-il, une loi « nécessaire car il y a des cas qu’on ne peut accepter humainement », mais aussi une « loi de réunion », « de fraternité », « qui concilie l’autonomie de l’individu et la solidarité de la Nation ». .
« Avec ce texte, on regarde la mort en face », dit-il.
Le processus parlementaire s’annonce long et son issue n’arrivera probablement pas avant 2025. Dans un message sur la nécessité de se dérouler dans la dignité, dans le respect des convictions de chacun.
Le sujet est sensible : si plusieurs sondages décrivent les Français comme majoritairement favorables à la légalisation d’une forme d’aide à mourir, cette perspective suscite l’opposition des religions et d’un grand nombre de soignants.
Changer la loi de fin de vie de 2016, qui admet « une sédation profonde et continue » en cas de souffrance intolérable lorsque le pronostic vital est engagé à court terme, était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. A sa demande, une convention citoyenne, réunissant des Français tirés au sort, a rendu au printemps 2023 un avis non contraignant pour l’ouverture de « l’aide active à mourir » sous conditions.
« Enfin, la France sort des hésitations de ces derniers mois », a réagi l’association pour le droit de mourir dignement (ADMD), qui salue « un calendrier assez précis ».
« Aider à mourir est vraiment le bon terme », a déclaré à Libération Line Renaud, impliquée de longue date sur le sujet de la fin de vie.
« Quand les médecins, la famille, les proches d’un patient savent qu’il n’y a plus rien à faire, que ce n’est qu’une question de mois, et que ces derniers instants vont être douloureux, alors il faut « aider à mourir », ajoute l’actrice et chanteuse de 95 ans, qui évoque sa mère, « décédée il y a plus de vingt ans » après quatre mois d' »horribles souffrances ».
« Si l’aide médicale à mourir avait existé à ce moment-là, je n’aurais jamais eu l’impression de me suicider, j’aurais arrêté sa souffrance, c’est tout. »
Le projet de loi, qui doit être transmis au Conseil d’Etat dans un délai de dix jours, « ouvre la possibilité de demander l’aide à mourir sous certaines conditions strictes », explique le président dans l’entretien.
Cette possibilité ne concernera que les adultes, à condition qu’ils soient « capables d’un discernement plein et complet » – ce qui exclut par exemple les patients psychiatriques ou les cas d’Alzheimer -, atteints d’une pathologie « incurable » au « pronostic vital engagé à court ou à long terme ». moyen terme », et des souffrances « réfractaires » qui ne peuvent être soulagées.
Si un patient souhaite donc accéder à cette nouvelle « aide », il pourra en faire la demande et recevra sous quinze jours l’avis « collégial » de l’équipe médicale. En cas d’avis favorable, il lui sera délivré une prescription, valable trois mois, d’un produit mortel qu’il pourra absorber seul. Ou, lorsqu’il n’y parvient pas, notamment dans le cas de certaines maladies neurodégénératives comme la maladie de Charcot, avec l’assistance d’un membre du corps médical ou d’un bénévole qu’il aura désigné.
La personne peut « se rétracter à tout moment », précise le président. Même si cet acte peut être assimilé à une forme de suicide assisté, il assure avoir voulu éviter ce terme, ou celui d’euthanasie, car le « consentement » du patient est indispensable et « la décision médicale a son rôle à jouer ». . « avec des critères précis ».
Soucieux de ne pas heurter les sensibilités, notamment religieuses, Emmanuel Macron a accepté de « prendre le temps », affichant ses hésitations, organisant une convention citoyenne et multipliant les dîners pour écouter les sommités de l’éthique, du monde médical et des sectes.
« J’ai retiré de ces échanges cette peur légitime qu’on attribue une valeur à la vie, qu’on laisse entendre qu’il y aurait des vies devenues inutiles. Non jamais. Je pense que le texte lève les ambiguïtés », a-t-il déclaré.
Le projet de loi reprendra des mesures du plan décennal qui sera présenté fin mars pour renforcer les soins palliatifs, généralement jugés insuffisants en France. Le président a souhaité un texte unique « pour ne pas laisser entendre que nous aidons à mourir parce que la société n’est pas capable de fournir des soins ».
« Sur l’ensemble de la période, nous allons investir un milliard d’euros supplémentaires », en plus des 1,6 milliard actuellement consacrés aux soins de support, précise-t-il. Une unité de soins palliatifs sera créée dans chacun des 21 départements qui n’en disposent toujours pas.
Le chef de l’Etat estime, dans l’entretien, que « des milliers de personnes et de familles attendent » cette évolution, mais il reconnaît aussi que cette loi ne peut être « totalement » consensuelle.
Santé
Sida : malgré sa gratuité en pharmacie, les jeunes abandonnent le préservatif pour des raisons financières
De plus en plus de jeunes n’utilisent pas de préservatifs lors des relations sexuelles en raison de contraintes financières. Toutefois, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans en pharmacie. Un dispositif qui existe depuis janvier 2023 mais qui reste encore mal connu.
Ce sont des chiffres « inquiétants » pour le Sidaction : 64% des jeunes déclarant au moins un rapport sexuel dans l’année n’ont pas utilisé de préservatif selon une étude de l’association de lutte contre le sida publiée ce lundi, à quelques jours du Week-end Sidaction. (22, 23 et 24 mars) qui marquera les 30 ans de la création de l’association. Et parmi ceux qui n’utilisaient pas de préservatif, seuls 36 % faisaient un test de dépistage du VIH avant d’avoir des relations sexuelles.
Pour expliquer l’absence de préservatifs, de plus en plus de jeunes invoquent des raisons financières : 13% expliquent le non-utilisation de la protection par le prix, contre 5% en 2018 alors même que la gratuité est garantie pour les préservatifs. moins de 26 ans en pharmacie.
Mais pour certains, présenter sa carte Vitale au pharmacien est un acte trop formel même si cela évite de payer une dizaine d’euros la boîte : « On a un peu honte de demander, on préfère les caisses automatiques », avoue au micro de RMC un étudiant.
« Nous sommes tenus au secret médical » rappelle Eric Myon, secrétaire général du Syndicat national des pharmacies de France. « Quand je regarde les sorties de préservatifs soutenues, nous sommes à moins d’une boîte par jour. C’est trop peu quand on a plusieurs jeunes qui passent chaque jour et qui pourraient être sensibilisés. Il serait logique qu’«on puisse en distribuer un peu plus pour assurer une bonne prévention», estime-t-il.
« Nous manquons d’informations »
Il faut communiquer davantage, estime Florence Thune, directrice générale du Sidaction : « Il faut vraiment compléter cette évolution de la gratuité par un arsenal d’autres mesures, qui c’est rappeler que cette épidémie est toujours là. Les jeunes nous disent que ils ne s’inquiètent pas de la fin du VIH, c’est pourquoi ils n’utilisent évidemment pas de préservatifs », déplore-t-elle.
« Nous manquons d’informations, il n’est plus possible que les jeunes d’aujourd’hui ne sachent pas où aller pour se faire tester », prévient Florence Thune.
5 000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année en France. «C’est toujours trop», dit-elle.
Depuis janvier 2023, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans, sur simple présentation d’une carte Vitale voire d’une carte d’identité.
Pour faire un don à Sidaction : appelez le 110 ou rendez-vous sur le site Internet sidaction.org
Santé
Des médecins cubains à Guingamp pour sauver l’hôpital public ? L’ARS donne son feu vert
L’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne n’est pas opposée à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor, selon le président de l’agglomération Guingamp-Paimpol, Vincent Le Meaux. Ce dernier aura également rendez-vous au ministère de la Santé le 28 mars.
Ce projet serait une première en France. Ce lundi 18 mars, Vincent Le Meaux, président de l’agglomération Guingamp-Paimpol, a déclaré sur RMC que rien ne s’opposait à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor.
« Ils sont prêts sous le régime Padhue (praticiens qualifiés hors UE, ndlr), ce qui fait que ces médecins relèveraient du statut français d’interne en médecine. Vient ensuite une certification de deux ans », explique-t-il à RMC.
« Cela a été confirmé par l’ARS. Maintenant, le ministère doit nous confirmer la procédure. Interrogée, l’Agence régionale de santé de Bretagne n’a pas encore répondu.
« Les praticiens cubains, comme tous les praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), sont bien sûr les bienvenus à condition qu’ils s’engagent dans une procédure d’autorisation d’exercice », précise toutefois l’ARS Bretagne à Ouest de la France le 11 mars.
Par ailleurs, le président de l’ordre des médecins des Côtes-d’Armor s’oppose farouchement au projet, défendant sa profession.
Rendez-vous le 28 mars au Ministère de la Santé
Pour rappel, des élus locaux, des syndicats, des représentants des médecins ainsi que le comité de défense de l’hôpital et le directeur de l’hôpital ont discuté de cette collaboration avec l’ambassadeur cubain en France, Otto Vaillant, il y a un mois.
L’agglomération de Guingamp-Paimpol avait invité le diplomate, car elle était consciente de « la possibilité d’envoyer des médecins cubains à travers le monde pour aider aussi bien dans l’urgence que dans la durée », a expliqué son président Vincent Le Meaux lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre. , évoquant « un besoin de santé sur nos territoires ».
« Si Cuba peut nous aider, ce sera très bien », a-t-il poursuivi.
« Nous aimerions tout d’abord faire venir des obstétriciens et des sages-femmes, car notre maternité est suspendue depuis plusieurs mois et c’est vraiment indiciblement triste », a ajouté Virginie Le Thuaut, co-secrétaire de la CGT à l’hôpital de Guingamp.
« Il y a encore des accouchements au bord des routes depuis la suspension de la maternité… », déplore-t-elle.
Et pour cause, la maternité de Guingamp, menacée de fermeture depuis des années, a obtenu un sursis en 2018 à la demande d’Emmanuel Macron, après une forte mobilisation de la population. Mais depuis avril 2023, les livraisons y sont suspendues, faute de personnel soignant en nombre suffisant.
Pour concrétiser ce projet, le président de la communauté se réunit le 28 mars au ministère de la Santé. À suivre.
Santé
Les secrets diététiques des meilleurs sportifs français
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ENQUÊTE – Au centre de formation très performant de l’Insep, la nutrition est une affaire très sérieuse. Le Figaro regardé ce qui se passait dans les assiettes des champions.
«Comment manger équilibré lorsque vous êtes en déplacement ? Comment éviter les collations déséquilibrées en salle de sport pendant les compétitions ? » Charline Courtois, diététicienne, interpelle la dizaine de personnes très attentives qui se trouvent devant elle. Ce soir, un entraînement collectif s’adresse aux tireurs de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep). Il faut trouver des solutions adaptées à ces sportifs, qui voyagent souvent à l’étranger et qui, du fait des compétitions qui durent toute la journée, se nourrissent avec ce qu’ils trouvent sur place. « On ne peut pas dire que le sandwich jambon-beurre soit très adapté. Nous leur suggérons donc de faire appel aux plats lyophilisés. Ils sont faciles à transporter et permettent d’avoir une alimentation équilibrée. Il suffit d’une bouilloire et d’eau pour les reconstituer sur place. » explique Charline Courtois.
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