Santé
Gluten : est-il possible de manger une baguette plus digeste ?
Les chercheurs imaginent plusieurs solutions pour rendre les farines mieux tolérées par les personnes hypersensibles au gluten, avec une sélection de graines de céréales ciblant des propriétés particulières.
Tristesse quand des personnes sensibles au gluten passent devant une boulangerie qui sent la cuisine sans pouvoir acheter une tradition. Pour 1% de la population française atteinte de la maladie coeliaque, le gluten est banni de l’alimentation. Pour d’autres le gluten peut provoquer une sensibilité avec un inconfort digestif indiqué par des ballonnements et des diarrhées associées à des douleurs abdominales. Existe-t-il des moyens d’obtenir des farines de gluten plus digestes ?
Christophe Lavelle, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) constate que « la proportion de personnes allergiques au gluten augmente dans les zones urbaines industrielles ». Contrairement aux idées reçues, la cause de la sensibilité n’est pas l’augmentation de la teneur en gluten des céréales par rapport aux vieilles graines. « La quantité de gluten contenue dans le blé a diminué avec le temps », souviens-toi Catherine Grand-Ravel, chercheur à l’Institut National de Recherche sur l’Agriculture et l’Environnement (INRAÉ) où elle était responsable de 2 projets sur le gluten. Pour Christophe Lavelle, « c’est sans doute plus la nature que la quantité de gluten qui est en cause ».
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Dans un article publié dans la revue Médecine des maladies métaboliques en novembre 2023, Catherine Grand-Ravel explique que la sélection du blé pour améliorer la digestibilité du gluten est possible. Certains blés anciens semblent contenir moins de peptides allergènes que les blés nouveaux, mais ce n’est pas le seul élément. Les peptides, petites molécules produites par la digestion du gluten, peuvent être reconnus par le système immunitaire et pourraient provoquer une sensibilité.
Pour le chercheur d’INRAE, au-delà du gluten, d’autres protéines pourraient être responsables de sensibilité. Son équipe a su montrer la digestibilité in vitro La production de gluten était affaiblie lorsque la quantité d’inhibiteurs d’amylase/trypsines (ATI) était élevée. Ces molécules sont naturellement présentes dans le blé, et les farines avec plus d’IAT seraient moins digestes. La sélection de semences de blé à faibles teneurs en IAT pourrait donc être une autre piste de sélection des blés.
Créer du blé moins immunogène
En Espagne, pays avancé dans la proposition d’aliments sans gluten, une équipe dirigée par Francisco Barro, chercheur à l’Institut espagnol d’agriculture durable de Cordoue, travaille sur le blé génétiquement modifié dont les propriétés le rendent plus digeste. Les résultats ont été publiés en mai 2023 dans la revue Frontières de la science végétale et mettre en avant certains blés moins immunogènes conduisant à moins d’allergies. Cependant, les chercheurs de l’étude soulignent le déficit de la législation européenne pour autoriser la culture de ces nouveaux blés.
Pour Christophe Lavelle, « aujourd’hui la recherche cherche non seulement à identifier les mutations naturelles impliquées dans la sensibilité au gluten (afin de moins les cultiver, NDLR) mais aussi à comprendre comment le processus de panification limite les effets du gluten. ». Il précise notamment que « le pain au levain est mieux toléré par les personnes hypersensibles au gluten car la fermentation implique des bactéries et des levures qui aident à décomposer le gluten, contrairement aux fermentations rapides avec de la levure de boulanger seule ».
Un dernier axe de recherche concerne les conditions de culture des céréales. L’organisation du réseau gluten des grains de blé varie en fonction de l’ensoleillement et de l’humidité du sol en juin et juillet. On pourrait donc imaginer des changements dans les modes d’irrigation et de culture, mais les recherches sur le sujet restent à mener.
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Santé
Sida : malgré sa gratuité en pharmacie, les jeunes abandonnent le préservatif pour des raisons financières
De plus en plus de jeunes n’utilisent pas de préservatifs lors des relations sexuelles en raison de contraintes financières. Toutefois, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans en pharmacie. Un dispositif qui existe depuis janvier 2023 mais qui reste encore mal connu.
Ce sont des chiffres « inquiétants » pour le Sidaction : 64% des jeunes déclarant au moins un rapport sexuel dans l’année n’ont pas utilisé de préservatif selon une étude de l’association de lutte contre le sida publiée ce lundi, à quelques jours du Week-end Sidaction. (22, 23 et 24 mars) qui marquera les 30 ans de la création de l’association. Et parmi ceux qui n’utilisaient pas de préservatif, seuls 36 % faisaient un test de dépistage du VIH avant d’avoir des relations sexuelles.
Pour expliquer l’absence de préservatifs, de plus en plus de jeunes invoquent des raisons financières : 13% expliquent le non-utilisation de la protection par le prix, contre 5% en 2018 alors même que la gratuité est garantie pour les préservatifs. moins de 26 ans en pharmacie.
Mais pour certains, présenter sa carte Vitale au pharmacien est un acte trop formel même si cela évite de payer une dizaine d’euros la boîte : « On a un peu honte de demander, on préfère les caisses automatiques », avoue au micro de RMC un étudiant.
« Nous sommes tenus au secret médical » rappelle Eric Myon, secrétaire général du Syndicat national des pharmacies de France. « Quand je regarde les sorties de préservatifs soutenues, nous sommes à moins d’une boîte par jour. C’est trop peu quand on a plusieurs jeunes qui passent chaque jour et qui pourraient être sensibilisés. Il serait logique qu’«on puisse en distribuer un peu plus pour assurer une bonne prévention», estime-t-il.
« Nous manquons d’informations »
Il faut communiquer davantage, estime Florence Thune, directrice générale du Sidaction : « Il faut vraiment compléter cette évolution de la gratuité par un arsenal d’autres mesures, qui c’est rappeler que cette épidémie est toujours là. Les jeunes nous disent que ils ne s’inquiètent pas de la fin du VIH, c’est pourquoi ils n’utilisent évidemment pas de préservatifs », déplore-t-elle.
« Nous manquons d’informations, il n’est plus possible que les jeunes d’aujourd’hui ne sachent pas où aller pour se faire tester », prévient Florence Thune.
5 000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année en France. «C’est toujours trop», dit-elle.
Depuis janvier 2023, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans, sur simple présentation d’une carte Vitale voire d’une carte d’identité.
Pour faire un don à Sidaction : appelez le 110 ou rendez-vous sur le site Internet sidaction.org
Santé
Des médecins cubains à Guingamp pour sauver l’hôpital public ? L’ARS donne son feu vert
L’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne n’est pas opposée à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor, selon le président de l’agglomération Guingamp-Paimpol, Vincent Le Meaux. Ce dernier aura également rendez-vous au ministère de la Santé le 28 mars.
Ce projet serait une première en France. Ce lundi 18 mars, Vincent Le Meaux, président de l’agglomération Guingamp-Paimpol, a déclaré sur RMC que rien ne s’opposait à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor.
« Ils sont prêts sous le régime Padhue (praticiens qualifiés hors UE, ndlr), ce qui fait que ces médecins relèveraient du statut français d’interne en médecine. Vient ensuite une certification de deux ans », explique-t-il à RMC.
« Cela a été confirmé par l’ARS. Maintenant, le ministère doit nous confirmer la procédure. Interrogée, l’Agence régionale de santé de Bretagne n’a pas encore répondu.
« Les praticiens cubains, comme tous les praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), sont bien sûr les bienvenus à condition qu’ils s’engagent dans une procédure d’autorisation d’exercice », précise toutefois l’ARS Bretagne à Ouest de la France le 11 mars.
Par ailleurs, le président de l’ordre des médecins des Côtes-d’Armor s’oppose farouchement au projet, défendant sa profession.
Rendez-vous le 28 mars au Ministère de la Santé
Pour rappel, des élus locaux, des syndicats, des représentants des médecins ainsi que le comité de défense de l’hôpital et le directeur de l’hôpital ont discuté de cette collaboration avec l’ambassadeur cubain en France, Otto Vaillant, il y a un mois.
L’agglomération de Guingamp-Paimpol avait invité le diplomate, car elle était consciente de « la possibilité d’envoyer des médecins cubains à travers le monde pour aider aussi bien dans l’urgence que dans la durée », a expliqué son président Vincent Le Meaux lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre. , évoquant « un besoin de santé sur nos territoires ».
« Si Cuba peut nous aider, ce sera très bien », a-t-il poursuivi.
« Nous aimerions tout d’abord faire venir des obstétriciens et des sages-femmes, car notre maternité est suspendue depuis plusieurs mois et c’est vraiment indiciblement triste », a ajouté Virginie Le Thuaut, co-secrétaire de la CGT à l’hôpital de Guingamp.
« Il y a encore des accouchements au bord des routes depuis la suspension de la maternité… », déplore-t-elle.
Et pour cause, la maternité de Guingamp, menacée de fermeture depuis des années, a obtenu un sursis en 2018 à la demande d’Emmanuel Macron, après une forte mobilisation de la population. Mais depuis avril 2023, les livraisons y sont suspendues, faute de personnel soignant en nombre suffisant.
Pour concrétiser ce projet, le président de la communauté se réunit le 28 mars au ministère de la Santé. À suivre.
Santé
Les secrets diététiques des meilleurs sportifs français
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ENQUÊTE – Au centre de formation très performant de l’Insep, la nutrition est une affaire très sérieuse. Le Figaro regardé ce qui se passait dans les assiettes des champions.
«Comment manger équilibré lorsque vous êtes en déplacement ? Comment éviter les collations déséquilibrées en salle de sport pendant les compétitions ? » Charline Courtois, diététicienne, interpelle la dizaine de personnes très attentives qui se trouvent devant elle. Ce soir, un entraînement collectif s’adresse aux tireurs de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep). Il faut trouver des solutions adaptées à ces sportifs, qui voyagent souvent à l’étranger et qui, du fait des compétitions qui durent toute la journée, se nourrissent avec ce qu’ils trouvent sur place. « On ne peut pas dire que le sandwich jambon-beurre soit très adapté. Nous leur suggérons donc de faire appel aux plats lyophilisés. Ils sont faciles à transporter et permettent d’avoir une alimentation équilibrée. Il suffit d’une bouilloire et d’eau pour les reconstituer sur place. » explique Charline Courtois.
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