Santé
Eau en bouteille ou eau du robinet : quelle est la meilleure pour la santé ?
Certaines eaux minérales ont dû être filtrées en raison d’une contamination bactérienne ou chimique, a révélé une enquête récente. Mais des résidus de pesticides sont retrouvés dans l’eau du robinet dans certaines régions.
Eau du robinet, eau en bouteille… Qu’est-ce qui est le mieux pour votre santé ? Le Figaro fait le point après la récente publication, dans la presse, d’une enquête sur l’usage de traitements interdits par plusieurs marques d’eaux de source et minérales.
L’eau en bouteille, en théorie biologiquement saine…
Il existe deux catégories d’eaux en bouteille : les eaux minérales, autrefois prescrites après une cure thermale et dont la composition physico-chimique doit être stable dans le temps, et les eaux de source. Elles sont toutes deux d’origine souterraine (comme les deux tiers de l’eau du robinet distribuée en France). « Elles n’ont pas toutes le statut d’eau potable, car elles peuvent contenir des minéraux en grande quantité (sodium fluorure, sulfate et chlorure par exemple)prévient Yvan Altchenko, enseignant-chercheur à AgroParisTech sur le campus de Montpellier. Il est également conseillé de ne pas toujours boire la même eau en bouteille. Certaines eaux chargées en sels minéraux peuvent par exemple agir sur le tube digestif. Selon l’Académie de médecine, l’utilisation occasionnelle d’eau hautement sulfatée pour traiter la constipation chez l’enfant doit être prescrite par un médecin.
Puisées dans des nappes phréatiques souvent plus profondes que l’eau du robinet, les eaux minérales naturelles sont censées être préservées de la contamination humaine. « La ressource exploitée doit être d’excellente qualité et ne doit pas être exposée à des risques d’altération ou de pollution liés aux activités humaines dans son bassin d’approvisionnement », précise la Direction générale de la santé (DGS).
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… mais parfois ils sont aussi pollués
Un principe de pureté qui vient d’être remis en cause par une enquête menée par Monde et de Infos France révélant, la semaine dernière, que plusieurs marques avaient enfreint la réglementation : les constructeurs ont eu recours à systèmes de filtration et traitements désinfectants qui sont interdites dans ces eaux naturelles réputées microbiologiquement saines. Seules la réduction de leur teneur en certains éléments indésirables (fer et soufre notamment), ainsi que l’ajout ou la suppression de dioxyde de carbone, sont autorisés.
« Les traitements utilisés par les fabricants ne sont pas nocifs en tant que tels, ils le sont de plus couramment utilisé sur l’eau du robinet note Julie Mendret, maître de conférences à l’Université de Montpellier. Mais le fait de l’utiliser montre que l’eau en bouteille est désormais soumise aux mêmes types de pollution que l’eau du robinet, par exemple des particules en suspension, des micropolluants ou des pathogènes. Malgré les efforts déployés par les industriels pour protéger les gisements (notamment via des actions de coopération avec les agriculteurs), les aquifères ne sont pas à l’abri d’une contamination. Et ils risquent d’être affaibli par le changement climatiquece qui accroît les sécheresses – ce qui limite l’effet de dilution des polluants – et les épisodes de pluies intenses.
La Direction générale de la santé assure toutefois que ces cautions restent, « de par leur nature », « a priori peu exposés aux risques de dégradation de leur qualité ». Une étude réalisée en 2013 par le ministère (rapport publié en 2019) montrait que 25 % des échantillons analysés contenaient au moins une trace de composés chimiques, notamment des résidus de pesticides et du bisphénol A, mais à des concentrations bien inférieures aux valeurs. frontières.
Nanoplastiques en bouteilles
Un autre risque sanitaire est mis en avant : la présence de microparticules de plastiqueprovenant de la dégradation de la bouteille (notamment en cas d’exposition aux UV et à la chaleur) ou de contamination du milieu naturel. Près de 80 % des bouteilles testées, dans le cadre d’une expérimentation réalisée en 2022 par l’association Agir pour l’Environnement, contenaient des microplastiques. LE danger à long terme pour la santé humaine n’est pas encore connue, mais l’exposition chronique à ces fragments de plastique est soupçonnée d’avoir un impact chimique et mécanique sur le fonctionnement des systèmes cardiovasculaire, intestinal, neurologique, reproducteur et respiratoire.
Selon une étude américaine publiée début janvier, l’ampleur de cette pollution plastique est également sous-estimée. Les scientifiques, qui ont utilisé la technologie laser pour détecter les nanoplastiques (10 à 100 fois plus fins qu’un cheveu), ont dénombré en moyenne 240 000 fragments par litre d’eau. À ce jour, aucun texte en France n’impose la surveillance des microplastiques, mais ils devraient le être prochainement. Julie Mendret rappelle que « la quantité de microplastiques est plus faible dans l’eau du robinet » que dans l’eau stockée dans des bouteilles en plastique.
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L’eau du robinet, un produit maîtrisé
L’eau du robinet est l’un des aliments les plus contrôlés en France. Sa surveillance est assurée par leles agences régionales de santé ainsi que par les opérateurs eux-mêmes (Veolia par exemple). Ce suivi est effectué quotidiennement dans les grandes villes, et moins fréquemment dans les zones rurales. Environ 70 paramètres sont contrôlés (bactéries, nitrates, arsenic, PFAS…) et leurs niveaux ne doivent pas dépasser les limites de qualité.
« Globalement, l’eau du robinet peut être bue sans souci partout en France métropolitaine.assure Yves Lévi, pharmacien et professeur émérite de santé publique à l’université Paris-Saclay. Cela n’empêche pas l’apparition de contaminations ponctuelles, généralement rapidement identifiées. Consommateurs peut vérifier la qualité de l’eau sur le site du ministère de la Santé. Il répertorie les résultats des contrôles sanitaires, commune par commune, au fur et à mesure de leur disponibilité.
Les deux tiers de la production d’eau du robinet proviennent des eaux souterraines, qui ont été filtrées par les différentes couches de sable et de roche, et sont généralement de la meilleure qualité. Le tiers restant provient des eaux de surface (rivières, rivières, lacs et barrages).
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Vers de nouvelles normes de consommation ?
«Quoi de neuf, tant pour l’eau du robinet que pour l’eau en bouteilleprécise Yves Lévi, c’est la détection, grâce aux progrès des méthodes analytiques au cours des vingt dernières années, de composés chimiques jusqu’alors indétectables. Cela conduit à s’interroger sur la nécessité de créer de nouvelles normes de potabilité .» Selon le dernier rapport du Ministère de la Santé sur la qualité de l’eau potable, 15 % de la population française a ainsi reçu, au moins une fois au cours de l’année 2022, de l’eau du robinet qui ne respectait pas les limites de qualité des pesticides. Dans presque tous les cas, les dépassements étaient limités en concentration et/ou en temps. Elles n’ont pas conduit à restreindre l’utilisation de l’eau à des fins alimentaires. Les cinq substances les plus fréquemment retrouvées étaient des métabolites de pesticides, c’est-à-dire des molécules résultant de leur dégradation dans l’environnement.
« Ces dépassements ne représentent pas de danger pour la santé, à condition qu’ils soient faibles et de courte durée », rassure le professeur de pharmacie. Selon Julie Mendret, « Cela devrait quand même nous alerter sur la nécessité de protéger l’eau potable en évitant la contamination de l’environnement. »
Santé
Sida : malgré sa gratuité en pharmacie, les jeunes abandonnent le préservatif pour des raisons financières
De plus en plus de jeunes n’utilisent pas de préservatifs lors des relations sexuelles en raison de contraintes financières. Toutefois, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans en pharmacie. Un dispositif qui existe depuis janvier 2023 mais qui reste encore mal connu.
Ce sont des chiffres « inquiétants » pour le Sidaction : 64% des jeunes déclarant au moins un rapport sexuel dans l’année n’ont pas utilisé de préservatif selon une étude de l’association de lutte contre le sida publiée ce lundi, à quelques jours du Week-end Sidaction. (22, 23 et 24 mars) qui marquera les 30 ans de la création de l’association. Et parmi ceux qui n’utilisaient pas de préservatif, seuls 36 % faisaient un test de dépistage du VIH avant d’avoir des relations sexuelles.
Pour expliquer l’absence de préservatifs, de plus en plus de jeunes invoquent des raisons financières : 13% expliquent le non-utilisation de la protection par le prix, contre 5% en 2018 alors même que la gratuité est garantie pour les préservatifs. moins de 26 ans en pharmacie.
Mais pour certains, présenter sa carte Vitale au pharmacien est un acte trop formel même si cela évite de payer une dizaine d’euros la boîte : « On a un peu honte de demander, on préfère les caisses automatiques », avoue au micro de RMC un étudiant.
« Nous sommes tenus au secret médical » rappelle Eric Myon, secrétaire général du Syndicat national des pharmacies de France. « Quand je regarde les sorties de préservatifs soutenues, nous sommes à moins d’une boîte par jour. C’est trop peu quand on a plusieurs jeunes qui passent chaque jour et qui pourraient être sensibilisés. Il serait logique qu’«on puisse en distribuer un peu plus pour assurer une bonne prévention», estime-t-il.
« Nous manquons d’informations »
Il faut communiquer davantage, estime Florence Thune, directrice générale du Sidaction : « Il faut vraiment compléter cette évolution de la gratuité par un arsenal d’autres mesures, qui c’est rappeler que cette épidémie est toujours là. Les jeunes nous disent que ils ne s’inquiètent pas de la fin du VIH, c’est pourquoi ils n’utilisent évidemment pas de préservatifs », déplore-t-elle.
« Nous manquons d’informations, il n’est plus possible que les jeunes d’aujourd’hui ne sachent pas où aller pour se faire tester », prévient Florence Thune.
5 000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année en France. «C’est toujours trop», dit-elle.
Depuis janvier 2023, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans, sur simple présentation d’une carte Vitale voire d’une carte d’identité.
Pour faire un don à Sidaction : appelez le 110 ou rendez-vous sur le site Internet sidaction.org
Santé
Des médecins cubains à Guingamp pour sauver l’hôpital public ? L’ARS donne son feu vert
L’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne n’est pas opposée à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor, selon le président de l’agglomération Guingamp-Paimpol, Vincent Le Meaux. Ce dernier aura également rendez-vous au ministère de la Santé le 28 mars.
Ce projet serait une première en France. Ce lundi 18 mars, Vincent Le Meaux, président de l’agglomération Guingamp-Paimpol, a déclaré sur RMC que rien ne s’opposait à l’arrivée de médecins cubains dans les Côtes-d’Armor.
« Ils sont prêts sous le régime Padhue (praticiens qualifiés hors UE, ndlr), ce qui fait que ces médecins relèveraient du statut français d’interne en médecine. Vient ensuite une certification de deux ans », explique-t-il à RMC.
« Cela a été confirmé par l’ARS. Maintenant, le ministère doit nous confirmer la procédure. Interrogée, l’Agence régionale de santé de Bretagne n’a pas encore répondu.
« Les praticiens cubains, comme tous les praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), sont bien sûr les bienvenus à condition qu’ils s’engagent dans une procédure d’autorisation d’exercice », précise toutefois l’ARS Bretagne à Ouest de la France le 11 mars.
Par ailleurs, le président de l’ordre des médecins des Côtes-d’Armor s’oppose farouchement au projet, défendant sa profession.
Rendez-vous le 28 mars au Ministère de la Santé
Pour rappel, des élus locaux, des syndicats, des représentants des médecins ainsi que le comité de défense de l’hôpital et le directeur de l’hôpital ont discuté de cette collaboration avec l’ambassadeur cubain en France, Otto Vaillant, il y a un mois.
L’agglomération de Guingamp-Paimpol avait invité le diplomate, car elle était consciente de « la possibilité d’envoyer des médecins cubains à travers le monde pour aider aussi bien dans l’urgence que dans la durée », a expliqué son président Vincent Le Meaux lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre. , évoquant « un besoin de santé sur nos territoires ».
« Si Cuba peut nous aider, ce sera très bien », a-t-il poursuivi.
« Nous aimerions tout d’abord faire venir des obstétriciens et des sages-femmes, car notre maternité est suspendue depuis plusieurs mois et c’est vraiment indiciblement triste », a ajouté Virginie Le Thuaut, co-secrétaire de la CGT à l’hôpital de Guingamp.
« Il y a encore des accouchements au bord des routes depuis la suspension de la maternité… », déplore-t-elle.
Et pour cause, la maternité de Guingamp, menacée de fermeture depuis des années, a obtenu un sursis en 2018 à la demande d’Emmanuel Macron, après une forte mobilisation de la population. Mais depuis avril 2023, les livraisons y sont suspendues, faute de personnel soignant en nombre suffisant.
Pour concrétiser ce projet, le président de la communauté se réunit le 28 mars au ministère de la Santé. À suivre.
Santé
Les secrets diététiques des meilleurs sportifs français
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ENQUÊTE – Au centre de formation très performant de l’Insep, la nutrition est une affaire très sérieuse. Le Figaro regardé ce qui se passait dans les assiettes des champions.
«Comment manger équilibré lorsque vous êtes en déplacement ? Comment éviter les collations déséquilibrées en salle de sport pendant les compétitions ? » Charline Courtois, diététicienne, interpelle la dizaine de personnes très attentives qui se trouvent devant elle. Ce soir, un entraînement collectif s’adresse aux tireurs de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep). Il faut trouver des solutions adaptées à ces sportifs, qui voyagent souvent à l’étranger et qui, du fait des compétitions qui durent toute la journée, se nourrissent avec ce qu’ils trouvent sur place. « On ne peut pas dire que le sandwich jambon-beurre soit très adapté. Nous leur suggérons donc de faire appel aux plats lyophilisés. Ils sont faciles à transporter et permettent d’avoir une alimentation équilibrée. Il suffit d’une bouilloire et d’eau pour les reconstituer sur place. » explique Charline Courtois.
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